Paris, le 6 Juin 2023
State Of The Media : quelles sont les priorités et préoccupations
des journalistes en 2023 et comment perçoivent-ils l’avenir du métier ?
Etude 2023 – State Of The Media – Plus de 3 000 journalistes interrogés dans 17 pays dont près de 500 répondants en France
Défis, préoccupations, usages des nouvelles technologies (Data, IA, réseaux sociaux) … Comme chaque année et pour la 14ème édition, Cision a interrogé les journalistes à travers le monde pour dresser un état des lieux de la profession et connaître leurs sentiments sur l’évolution de leur métier. Partenaire des communicants et éclaireur de marques, Cision réalise cette étude chaque année pour les aider à mieux comprendre le quotidien et les attentes des journalistes afin de nouer des liens toujours plus forts avec eux.
Le décryptage qui suit fait un focus sur les réponses des journalistes Français.
Téléchargement de l'étude en direct (réservé aux médias, lien non public)
Industrie des médias et journalistes : même défis ?
Coté médias, le podium des plus grands défis rencontrés reste identique depuis 2021 : la lutte contre les fake news à 33% arrive en tête loin devant. Les enjeux qui pèsent sur la santé économique du media arrivent ensuite, comme la concurrence des influenceurs (17%) et le déclin de la publicité et des sources de revenus (16%).
Coté journalistes, le manque de temps et de moyens est fortement ressenti puisque 38% des journalistes peinent à garder le rythme. Conscients des enjeux business, ils savent que leurs contenus doivent attirer les lecteurs. Résultat, ils sont 18 % à déclarer que leur plus grand défi est d’équilibrer le traitement de sujets majeurs non attirants et ceux moins importants qui pourtant, drainent plus d’audience. Les journalistes français font monter pour la première année sur le podium "la difficulté à rester objectif" (12%), dans une société de plus en plus politisée où les débats passionnels font plus recette que les décryptages factuels.
Médias comme journalistes : la même priorité, celle de la confiance en l’information
L’exactitude du contenu à 100% est LA priorité des médias comme celle des journalistes pour 64% d’entre eux. Vient ensuite une considération assez liée à la 1ère, celle d’être perçu comme un média de confiance (20 %). Les journalistes placent sur la 3ème place du podium la possibilité de "traiter de sujets majeurs pour nos sociétés" (6 %), alors que les médias placent des considérations orientées business comme l'audience (17%) suivie du chiffre d'affaires (12%).
Notons que les considérations salariales, les « scoops » ou la reconnaissance de leur travail à travers des prix propres à leur profession sont très peu cités, ce qui montre l’engagement des journalistes qui considèrent souvent leur métier comme une vocation.
Journalistes, Data et IA : entre agilité et vigilance
Les journalistes utilisent la Data dans toutes les phases de leur travail
Assez classiquement, la Data leur sert d’abord à mesurer leurs succès, et l’indicateur roi reste comme depuis 14 ans « la taille de l’audience/Le nombre de vues » pour 57 % des journalistes français, loin devant les indicateurs d’engagement (partages sur les réseaux sociaux, commentaires) à seulement 7%.
Au-delà de la mesure, tous ces indicateurs d’engagements, (vues, clics, audience, partages…) leur sert également à choisir et à orienter leurs sujets pour mieux toucher leurs audiences. 31% des journalistes français interrogés nous ont confié utiliser davantage la data à cet effet par rapport à l’année dernière.
Aussi, 67% des journalistes attendent des communicants qu’ils leur fournissent des rapports de recherche (tendances, données marché, études, sondages), pour alimenter leurs travaux.
Enfin, 24% des journalistes se servent des « Trending Topics » sur les réseaux sociaux pour détecter les sujets tendances. Ils sont 38% chez la nouvelle génération de journalistes (moins de 5 ans d’expérience)
Si cette agilité avec la Data devient une compétence nécessaire au métier de journaliste, ces derniers restent méfiants et demandent à la nouvelle génération d’être vigilante. Les nouvelles technologies doivent rester des outils qui sauront perfectionner le travail du journaliste mais n’est en aucun cas le cœur du métier.
#ParolesDeJournalistes La nouvelle génération de journalistes devra être... |
... très agile avec la data |
Journalistes et réseaux sociaux : entre usage et dépendance
De linkedIn à Twitter en passant par Instagram ou Discord… 96% des journalistes utilisent les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail
LinkedIn est le grand favori : utilisé par 84% des journalistes français plus de la moitié d’entre eux comptent s’en servir davantage à l’avenir. Viennent ensuite Twitter (80 %) et Facebook (78 %). Cette année, WhatsApp (73 %) passe de la cinquième à la quatrième place, se classant devant Instagram (68 %) et YouTube (65 %).
Le classement pour les plus jeunes journalistes est différent et place Twitter en tête, utilisé par 89% d’entre eux, suivi d’Instagram (82%) et de LinkedIn (81%).
Promouvoir du contenu reste la première utilisation par les journalistes des réseaux sociaux, mais la veille progresse fortement
Si on retrouve les mêmes quatre premiers usages d’une année sur l’autre, leur classement diffère.
Près de 2 journalistes sur 3 se servent des réseaux sociaux pour promouvoir du contenu, avec un pourcentage en très nette progression par rapport à 2022 (63 % vs 45 %).
La veille de l’information, (un sujet, un mot clé ou les médias concurrents) se positionne en second à 59 % alors qu’elle n’était que quatrième en 2022 avec un pourcentage quasiment deux fois inférieur (28 %).
Chez la nouvelle génération de journalistes, la veille est le premier usage des réseaux sociaux.
Malgré un taux plus fort que l’an dernier (54 % vs 32 %), l’interaction avec leur audience, passe de la deuxième marche du podium à la troisième cette année.
Journalistes et professionnels des RP : beaucoup d’attentes
18% des journalistes français estiment que leurs relations avec les professionnels des RP se sont dégradées cette année.
Les journalistes français ont un niveau d’attente assez élevé envers la profession des RP, et leur demandent de les assister à tous les niveaux. A la question « comment le communicant peut-il être à forte valeur ajoutée ? », ils répondent qu’ils peuvent les alerter de l’actualité bien sûr (70%), leur trouver de nouvelles sources (51%), leur inspirer de nouveaux sujets (41%) … et même les aider à fact checker l’information (22%).
Si les journalistes sont exigeants, leur relation avec les professionnels des RP semble se réchauffer cette année avec une volonté de nouer de véritables liens de confiance. La nouvelle génération de journalistes n’hésite d’ailleurs pas à s’appuyer davantage sur la profession RP et semblent avoir avec eux des relations plus vertueuses : ils sont 20% à trouver leur relation plus bénéfique par rapport à l’année dernière (13% pour l’ensemble des journalistes). Par ailleurs ils sont 35% à penser que les professionnels des RP comprennent leurs audiences et ce qu’ils recherchent (30% pour l’ensemble des journalistes français).
Contenus non ciblés ou trop marketing ainsi que des relances constantes : le top 3 des pratiques qui agacent les journalistes
Le top 3 des pratiques qui agacent le plus les journalistes est identique à l’an dernier. La priorité est à l’information bien ciblée : les journalistes estiment que moins d’un quart des CP qu’ils reçoivent sont pertinents.
Mais le CP reste plébiscité et arrive en tête des contenus qu’attendent les journalistes de la part des communicants à 83 %, devant les rapports de recherche à 67 % (tendances, données marché, études, sondages) et les propositions d’experts pour commenter une actualité spécifique (38 %).
Si le CP est plébiscité, certaines améliorations sont demandées aux communicants, notamment en y intégrant plus multimédias (datavisualisation, infographies, vidéos…). 36 % des journalistes français sont plus enclins à étudier un CP s’il contient des éléments multimédias".
"Si l'on devait résumer les points saillants de cette étude, je dirais que l'édition SOTM 2023 montre à quel point le sujet de la confiance reste le grand défi des journalistes et des médias, au delà même du défi économique pourtant majeur. La véracité de l'information et la fiabilité des sources sont plus que jamais au coeur de leurs préoccupations, et l'avènement de l'IA ne fait que renforcer cette ligne de conduite. Si la nouvelle génération reste fidèle à cette éthique, de grandes différences avec leurs ainés apparaissent au niveau des pratiques métier, notamment dans l'utilisation des réseaux sociaux, de la data et du multimedia. Enfin, avec le règne de l'infobésité, des fake news et de la sur communication, les journalistes semblent vouloir se rapprocher des professionnels des RP, qui peuvent leur être d'une grande aide, et souhaitent entretenir une relation plus forte, plus productive voire même construire un véritable partenariat de confiance avec eux. Reste aux professionnels des RP à être au RDV, en faisant évoluer leurs pratiques métiers et en faisant preuve de toujours plus d'empathie envers des journalistes polyvalents, multitâches, aux échéances de plus en plus raccourcies." Cyndie Bettant, Responsable de l'étude SOTM France
Pour plus d'information et d'autres résultats, n'hésitez pas à télécharger l'étude SOTM France dans son intégralité, ou à nous contacter. Nous nous ferons un plaisir de décrypter davantage les résultats.
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Catherine Cervoni RP |
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