Les fake news ne concernent pas que les citoyens, les politiques… Elles menacent aussi les entreprises et les marques, car elles sont désormais des cibles directes. Rumeurs infondées, fake news virales... En quelques heures, une fausse information peut ternir une réputation construite sur des années. Et les communicants sont en première ligne pour détecter et contrer ces menaces.

Cocréé par Cision, en collaboration avec Thomas Huchon, producteur, auteur et journaliste spécialiste des fake news, et illustrée par le dessinateur de presse Rodho. Cision s’engage et lance la formation ANTI-FAKE NEWS.

Il est urgent de sensibiliser et de former les professionnels à repérer les biais cognitifs, décrypter les algorithmes et déjouer les pièges de la viralité. Comprendre les mécanismes de la désinformation, c’est protéger non seulement l’image de marque, mais aussi la confiance du public et des partenaires.

Face à cet enjeu, une seule arme : l’esprit critique.

« Plus que jamais, le faux submerge nos écrans et parait de plus en plus vrai, chacun peut être trompé et manipulé. Il nous faut d’urgence élever notre esprit critique pour demeurer des citoyens éclairés et des professionnels avertis » Cyndie Bettant, co-autrice et cheffe de projet d’ANTI-FAKE NEWS – La Formation Pro.

La parole est à Olivier Cimelière, Fondateur d’Heuristik Conseil et du blog du Communicant.

 « En matière de fake news, la question n’est pas de savoir si cela peut arriver à la marque, mais comment s’y préparer et anticiper. N’importe qui peut être exposé aujourd’hui à la désinformation. » Olivier Cimelière.

 

Est-ce que vous trouvez la formation ANTI-FAKE NEWS utile pour sensibiliser les communicants aux dangers de la désinformation ? 

Toute démarche qui contribue à l’éveil, la sensibilisation, la formation et même l’évangélisation contre les fake news et la désinformation, est la bienvenue. Ces phénomènes ont certes toujours existé dans l’histoire des sociétés humaines. Mais la grande différence, aujourd’hui, est qu’une information faussée intentionnellement dispose d’une vitesse et d’une ampleur de propagation inouïes du fait des plateformes et des réseaux sociaux et de l’interconnexion permanente des citoyens. Ensuite, les stratégies pour désinformer sont devenues plus pernicieuses et complexes à décrypter. D’autant plus que notre temps d’attention est plus volatile et que notre esprit critique peut se laisser embarquer par nos émotions pour croire un contenu et le diffuser à notre tour à nos entourages sans précaution.

Comme nous consommons beaucoup d’informations en ligne, il est essentiel d’apprendre à faire le tri et à repérer ce qui peut sembler trop beau, trop incroyable ou très attirant. Avec des quizz, des jeux de plateaux, des simulations, des tests, la ludification aide à mieux appréhender la désinformation dans toutes ses dimensions qu’il s’agisse des formes qu’elle peut revêtir pour induire en erreur ou de nos propres biais de pensée qui ont une nette propension à aller vers ce qui nous convient d’entendre, de lire ou de voir et qui nous rassure dans nos croyances et notre lecture du monde.

Les plus jeunes générations sont particulièrement friables et exposées. Il est crucial qu’elles puissent, elles aussi, bénéficier de programmes et d’outils éducatifs pour travailler et décortiquer les fake news. Je constate avec plaisir que ces ateliers se multiplient de plus en plus dans les classes primaires et secondaires. Néanmoins, cela ne suffira pas. Il faut aussi se former en continu. La désinformation ne cesse de se sophistiquer, particulièrement depuis que certains activistes, propagandistes et/ou complotistes recourent à l’intelligence artificielle pour mieux duper.

Qu'est-ce qui pousseraient les communicants à se former sur l'identification des fake news et à comprendre leur fonctionnement ?

Pour les communicants, la formation n’est même pas une option. Elle est une obligation. En cas de crise à cause d’une rumeur ou d’une fausse information, ce sont eux qui se retrouvent en première ligne pour tenter d’atténuer ou renverser l’onde de choc. Faire l’impasse d’une formation poussée et régulière ou considérer la chose à la légère, c’est prendre le risque de s’exposer à des loupés et de n’avoir pas les bons réflexes quand une menace informationnelle commence à se répandre.

Il est illusoire et même déplacé de continuer à penser que les fake news ne concernent que les politiques, les conflits militaires ou les grands sujets sanitaires et environnementaux. Des marques, des entreprises, des personnalités peuvent tout à fait être l’objet d’attaques réputationnelles pour divers motifs. Apprendre à déminer et identifier les pièges de la désinformation est indispensable pour un communicant.

Cela passe par des formations évidemment à condition de les mettre à jour régulièrement. Ensuite, cela passe aussi par la lecture de revues, d’études et de documentaires sur le sujet pour être parfaitement au courant des techniques manipulatoires en vigueur. Enfin, cela passe par l’adoption d’une veille en ligne bien calibrée. Ce ne sont pas les outils qui manquent aujourd’hui pour effectuer cette veille de manière granulaire. La vigilance informationnelle est impérative. Sinon, cela revient à rouler de nuit sur une route sinueuse en étant sans phares et sans tableau de bord tout en se disant naïvement « jusqu’ici, tout va bien » !

Est-ce que les fake news sont un vrai risque aujourd'hui pour les marques ? Pouvez-vous nous citer une marque qui a subi une campagne de désinformation, pourquoi et comment ?

Clairement oui, même si les entreprises ont encore une fâcheuse tendance à minorer le phénomène. Sauf que la méthode Coué ne fonctionne pas avec les fake news. Celles-ci sont comme les cyber-attaques (et elles peuvent d’ailleurs fonctionner de pair). Elles frappent partout où il y a matière à endommager une réputation, manipuler des consommateurs ou l’opinion publique, dérober des informations ou de l’argent, voire susciter la peur ou le rejet. Une fake news mal traitée peut en outre laisser des traces durables.

Il existe quantité d’exemples de marques qui ont du mal à se défaire des fake news comme le capitaine Haddock avec son pansement. Prenons l’exemple des plateformes d’annonces et de commerce électronique comme Vinted et Etsy. Celles-ci sont très régulièrement accusées de fermer les yeux sur des activités pédocriminelles et de trafic d’enfants sur leurs sites et qu’elles couvrent même ceux qui s’y livrent. Bien qu’elles démentent, le doute subsiste çà et là. La question est donc évidemment de contrecarrer ce narratif, mais aussi de chercher qui a intérêt à répandre ce genre de calomnies et d’où cela provient et d’entreprendre les procédures nécessaires pour enrayer ou stopper. Ce qui n’est d’ailleurs pas toujours chose facile.

Ce qui est également vicieux, est que cela peut survenir sur n’importe quel sujet. En janvier 2024, une influenceuse américaine lance sur TikTok une accusation contre Starbucks à propos d’une collection spéciale de mugs siglés d’une pastèque. Elle estime qu’il s’agit d’un soutien déguisé de l’entreprise aux Palestiniens en guerre contre Israël au motif que la pastèque est effectivement un symbole de soutien de la lutte palestinienne depuis la guerre des Six Jours en 1967. Le buzz malsain s’est aussitôt enclenché. Prise au dépourvu, Starbucks a mis plusieurs jours pour démentir cette intention politique et expliquer que cette collection existante a été lancée en Royaume-Uni en mars 2023 bien avant l’actuel conflit !

Sur mon blog, je décrypte régulièrement des exemples de marques qui se font surprendre par des fake news. Et le constat qui s’impose nettement, est qu’aucun secteur d’activité ou type de produit n’est à l’abri. Même une niche B2B peut faire l’objet de désinformation par des activistes, des concurrents indélicats ou des États qui poussent leur industrie.

Recommanderiez-vous cette formation pour apprendre à déjouer les pièges de la désinformation à votre réseau ? 

La formation proposée par Cision constitue une excellente introduction pour se familiariser avec les caractéristiques qui composent et articulent les fake news. L’outil est bien conçu avec d’abord un propos pédagogique qui décortique une notion donnée à travers des vidéos d’experts, des définitions et des illustrations concrètes. Ensuite, vient la passation du test avec des questions à choix multiples qui permettent de vérifier que l’on a bien compris et acquis les sujets expliqués. Si la majorité d’entre nous disposait déjà de ce socle de connaissances dispensées dans cette formation en ligne, cela permettrait sans doute de mieux enrayer la propagation de la désinformation et d’avoir également une prophylaxie informationnelle individuelle un peu plus exigeante.

Je fais partie de boucles thématiques sur WhatsApp et Telegram et je suis toujours éberlué par l’empressement de certains à diffuser une fake news. Soit pour mieux asséner ses convictions envers les autres, soit pour être celui qui est le premier à partager, ou soit parce que c’est joli, rigolo ou émouvant mais… totalement faux. Et quand vous vous avisez de signaler à cette personne que son contenu est biaisé, inventé ou carrément falsifié, ce n’est pas toujours évident en termes de réaction. Certains s’accrochent mordicus à leur croyance ou disent que ce n’est pas grave, car c’était sympa ou marrant. Certes, mais aujourd’hui, nous évoluons dans un univers informationnel tellement pollué où le faux a les atours du vrai. Il serait donc pertinent de se former et d’apprendre à reconnaître et éviter les fake news avant de partager frénétiquement et contribuer au parasitage informationnel.

 

 

Formez-vous aux enjeux de la désinformation

Une formation d'1h30 proposée par Cision, co-réalisée avec le journaliste Thomas Huchon

La désinformation n'a pas de limite, elle n'est pas qu'une affaire politique, ni uniquement un enjeu d'éducation de nos enfants mais met en cause chacun, que ce soit en tant que citoyen, parent, professionnel, marque ou entreprise. Dans un monde où le faux submerge nos écrans et parait de plus en plus vrai, il faut être conscient que nous pouvons TOUS être trompés et manipulés.

 

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