Les fake news ne concernent pas que les citoyens, les politiques… Elles menacent aussi les entreprises et les marques, car elles sont désormais des cibles directes. Rumeurs infondées, fake news virales... En quelques heures, une fausse information peut ternir une réputation construite sur des années. Et les communicants sont en première ligne pour détecter et contrer ces menaces.

Cocréé par Cision, en collaboration avec Thomas Huchon, producteur, auteur et journaliste spécialiste des fake news, et illustrée par le dessinateur de presse Rodho. Cision s’engage et lance la formation ANTI-FAKE NEWS.

Il est urgent de sensibiliser et de former les professionnels à repérer les biais cognitifs, décrypter les algorithmes et déjouer les pièges de la viralité. Comprendre les mécanismes de la désinformation, c’est protéger non seulement l’image de marque, mais aussi la confiance du public et des partenaires.

Face à cet enjeu, une seule arme : l’esprit critique.

« Plus que jamais, le faux submerge nos écrans et parait de plus en plus vrai, chacun peut être trompé et manipulé. Il nous faut d’urgence élever notre esprit critique pour demeurer des citoyens éclairés et des professionnels avertis » Cyndie Bettant, co-autrice et cheffe de projet d’ANTI-FAKE NEWS – La Formation Pro.

La parole est à Fabrice Frossard, Fondateur Faber Content.

 

« Il faut penser sur sa pensée. » - Fabrice Frossard.

 

Est-ce que vous trouvez la formation ANTI-FAKE NEWS utile pour sensibiliser les communicants aux dangers de la désinformation ? 

La sensibilisation est une étape importante de la lutte contre la désinformation. La première étape étant d’être conscient d’être désinformé. Ce qui est la limite et qui pose une question de fond du point de vue du récepteur : pourquoi cette information serait-elle plus vérace que celle qui est présentée comme une fake news ?

Nous évoluons dans autant d’univers informationnels que de croyances.

Pour Barjavel, « la vérité, c'est ce que l’on croit ». Cette citation résume et pose la limite de tout exercice de débunkage ou de sensibilisation. Dans l’ère de la post-vérité, une ère ou chacun adhère à son propre cadre de vérité et lui donne tout son crédit en l’investissant de sa subjectivité, tenter de redonner une centralité informationnelle est un travail de Sisyphe et sans doute œuvre vouée à l’échec. 

Ce type de questionnaire peut aider à comprendre les enjeux dans un univers informationnel atomisé et saturé et prendre un peu de recul sur notre lecture immédiate pour déployer notre esprit critique. Mais, là aussi, l’esprit critique se heurte à un déficit de définition commune. Ne pas se laisser souffler nos idées sans consciences de distinguer la vérité de ce que l'on veut nous persuader est un art tout autant intellectuel que philosophique. Un art qui fait appel à la métacognition : il faut penser sur sa pensée...

L’appréhension d’une information fait appel à un système de savoirs et de croyances, de besoins et de désirs. Éveiller son esprit critique est une remise en question permanente de notre système réflexif. Pas juste contrer des biais cognitifs ancrés dans nos couches corticales profondes.

Pour conclure, brièvement, oui, toute formation et sensibilisation à la désinformation est positive et nécessaire.

 

Qu'est-ce qui pousseraient les communicants à se former sur l'identification des fake news et à comprendre leur fonctionnement ?

Le communicant est le garant des récits de l’entreprise. Comprendre les mécanismes de déconstruction de ces récits est indispensable pour à la fois les identifier et les anticiper en mettant en place une procédure similaire à celle en place à la gestion de crise réputationnelle.

Au-delà, la désinformation, les communicants ont tout intérêt à se former à l’identification des fake news pour répondre à plusieurs enjeux cruciaux. D’abord, pour lutter contre la désinformation qui est une vraie menace pour la santé publique, la démocratie ou encore la stabilité sociale. Ensuite, une telle formation est essentielle pour préserver la confiance et la crédibilité. La diffusion de fausses informations mine la légitimité des médias ; être capable de repérer et contrer ces contenus permet aux communicants de maintenir des standards professionnels solides. Par ailleurs, dans un écosystème saturé d’informations, savoir démêler le vrai du faux est vital pour communiquer des messages fiables, notamment lors d’événements sensibles (élections, crises sanitaires). Cela suppose aussi de comprendre les tactiques et motivations des faussaires, et de s’adapter aux nouveaux outils de désinformation, y compris ceux générés par l’IA. Enfin, les communicants ont un rôle clé dans l’éducation du public à la littératie médiatique et dans la coopération interprofessionnelle contre les fake news.

Se former, c’est aussi pouvoir guider le public et s’intégrer efficacement aux réseaux de lutte contre la désinformation.

N’oublions pas que le World Economic Forum a placé la désinformation comme le principal risque contre lequel se prémunir. Sans doute à juste titre. 

 

Est-ce que les fake news sont un vrai risque aujourd'hui pour les marques ? Pouvez-vous nous citer une marque qui a subi une campagne de désinformation, pourquoi et comment ? 

Le corporate news hacking est une réalité. Vinci en a été la victime la plus connue. Il y a quelques années, une opération de désinformation finement menée (faux cp, faux sites) visait à faire baisser les cours de bourse en anticipant de mauvais résultats financiers. Actuellement, la Chine mène une vaste campagne de désinformation en visant les marques de luxe. Le dispositif est simple : un fabricant, anonyme, explique fabriquer des sacs et autres accessoires de luxe pour diverses marques (Hermes, LVMH, Prada etc), laissant croire que les marques rajoutent juste leur logo sur le produit final pour le valoriser. Cette opération s’inscrit dans la guerre des tarifs douaniers initiée par Trump en visant à décrédibiliser les marques et les prix associés et les marques sont ici des victimes collatérales de cette guerre commerciale. Nous savons que Hermes ou LVMH fabriquent leurs accessoires en France, mais quelle garantie qu’il n’y a aucune sous-traitance en Chine ? Ce doute instillé par ces fake-news est redoutable, sans doute plus encore pour des marques de milieu du haut de gamme dont certains produits sont réalisés en Chine.

Pourquoi une marque pourrait-elle être ciblée ?

Pour nuire à un concurrent, manipuler les marchés financiers, attaquer une prise de position idéologique, ou même faire pression à des fins d’extorsion. Un des leviers de la guerre économique est la guerre de l’information, l’exemple de cette attaque chinoise est un exemple parmi d’autres dans l’histoire des rapports entre puissances, mais aussi entre concurrents. 


Recommanderiez-vous cette formation pour apprendre à déjouer les pièges de la désinformation à votre réseau ? 

Absolument.

Le communicant, tout comme le public, joue un rôle essentiel.

Il ne suffit pas que l'information soit disponible, il faut aussi que les individus soient capables et disposés à la recevoir avec un esprit critique. Les attitudes et les prédispositions à croire à la désinformation sont un facteur clé. Il est donc important de se concentrer sur l'éducation, l'acculturation et la formation à la littératie médiatique : comprendre comment fonctionne l'information, les algorithmes, l’iA, être conscient des biais cognitifs, évaluer la fiabilité des sources, garder un esprit critique même quand une information est vraisemblable est indispensable. C’est une partie de l’édifice à mettre en place pour contrer la désinformation.

 

 

Formez-vous aux enjeux de la désinformation

Une formation d'1h30 proposée par Cision, co-réalisée avec le journaliste Thomas Huchon

La désinformation n'a pas de limite, elle n'est pas qu'une affaire politique, ni uniquement un enjeu d'éducation de nos enfants mais met en cause chacun, que ce soit en tant que citoyen, parent, professionnel, marque ou entreprise. Dans un monde où le faux submerge nos écrans et parait de plus en plus vrai, il faut être conscient que nous pouvons TOUS être trompés et manipulés.

 

Vous souhaitez poursuivre l'aventure Com'On Leaders ? 

Retrouvez la chaîne Spotify : Com’On Leaders | Podcast on Spotify

Instagram : https://www.instagram.com/comonleaders/

LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/comonleaders/

X : https://twitter.com/ComOnLeaders