Les fake news ne concernent pas que les citoyens, les politiques… Elles menacent aussi les entreprises et les marques, car elles sont désormais des cibles directes. Rumeurs infondées, fake news virales... En quelques heures, une fausse information peut ternir une réputation construite sur des années. Et les communicants sont en première ligne pour détecter et contrer ces menaces.
Cocréé par Cision, en collaboration avec Thomas Huchon, producteur, auteur et journaliste spécialiste des fake news, et illustrée par le dessinateur de presse Rodho. Cision s’engage et lance la formation ANTI-FAKE NEWS.
Il est urgent de sensibiliser et de former les professionnels à repérer les biais cognitifs, décrypter les algorithmes et déjouer les pièges de la viralité. Comprendre les mécanismes de la désinformation, c’est protéger non seulement l’image de marque, mais aussi la confiance du public et des partenaires.
Face à cet enjeu, une seule arme : l’esprit critique.
« Plus que jamais, le faux submerge nos écrans et parait de plus en plus vrai, chacun peut être trompé et manipulé. Il nous faut d’urgence élever notre esprit critique pour demeurer des citoyens éclairés et des professionnels avertis » Cyndie Bettant, co-autrice et cheffe de projet d’ANTI-FAKE NEWS – La Formation Pro.
La parole est à Catherine Cervoni, Relation presse, média et d’influence - RP 2.0.
Est-ce que vous trouvez la formation ANTI-FAKE NEWS utile pour sensibiliser les communicants aux dangers de la désinformation ?
Un des rôles du communicant est de protéger sa marque et cela va bien au-delà de la réputation. Les conséquences financières peuvent être immédiates. En septembre 2024, Versity SA a du publier un communiqué pour indiquer que les fausses informations dont elle était la cible à travers des articles de presse et de posts sur les réseaux sociaux étaient infondées. En laissant se propager ces fake news, la société cotée en bourse risquait de perdre la confiance de ses actionnaires et voir son cours chuter. Mais, il est tout autant dangereux pour les ventes et donc le CA d’une entreprise d’être accusée de diffuser des produits nocifs pour la santé, comme Starbuck avec un café accusé de provoquer l’arrêt de notre métabolisme, ou des produits de mauvaise qualité comme McDonald’s accusé de mettre des pastilles antivomitives dans ses hamburgers. Une entreprise victime de fake news risque de voir sa réputation se ternir et cela peut impliquer une difficulté à recruter de nouveaux talents. En effet qui aurait envie de travailler pour une entreprise malhonnête, voire même qui empoisonne ses clients…
Le problème est que nous sommes peu sensibilisés à détecter les infox que ce soit par paresse intellectuelle, par manque d’esprit critique ou de temps, par la facilité d’être confortés dans nos croyances ou opinion… Une formation permet de nous aider à détecter fake news et mésinformations en comprenant les mécanismes de leur « fabrication ». On peut ainsi aider sa marque à s’en prémunir. Et cela est d’autant plus crucial aujourd’hui : avec la démocratisation de l’IA, les « faux contenus » et contenus approximatifs pullulent. Des « médias » sont entièrement réalisés avec l’IA qui produisent des articles à la pelle dans le seul but de vendre des encarts publicitaires. Les chatbots, alimentés par l’IA propagent des infos non vérifiées ou erronées et sont parfois victimes de “LLM Laundering” : une nouvelle pratique de désinformation qui cible les outils d’IA. Quant à Google Actualités, il peut contenir des informations générées par IA.
Qu'est-ce qui pousseraient les communicants à se former sur l'identification des fake news et à comprendre leur fonctionnement ?
Poser cette question revient à se demander pourquoi un Inuit apprendrait à construire un igloo. Tout simplement parce que c’est indispensable. Un communicant apprend les techniques de marketing pour développer sa marque, de RP pour améliorer sa notoriété … pourquoi ferait-il l’impasse sur l’apprentissage des techniques qui pourront l’aider à protéger sa marque en s’initiant aux méthodes de détection des fake news et mésinformation ?
Une marque, comme les médias, les institutions… a besoin de créer de la confiance avec ses environnements. À chaque fois qu’elle sera victime de fake news ou de mésinformation, cette confiance sera « grignotée ». Je me répète, mais l’arrivée de l’IA complique la donne. Une étude de Stanford a constaté l’explosion de nombre textes générés par IA depuis la sortie de ChatGPT en 2022. Tous les textes sont concernés : ils ont révélé que les communiqués de presse de l’ONU incluaient du contenu généré par IA à hauteur de 14 % ! J’espère que le communicant qui a contribué à rédiger ce CP a vérifié ce que l’IA a pu produire… Gageons que s’il a été formé à la détection des fake news, il lui sera plus facile d’écarter des résultats que l’IA lui a fourni les infox… Les enjeux sont terribles : non seulement une perte de confiance dans l’institution est possible à moyen terme, mais ces informations ont de fortes chances de se retrouver dans tous les médias du monde…
Recommanderiez-vous cette formation pour apprendre à déjouer les pièges de la désinformation à votre réseau ?
Évidemment ! Un communicant, un attaché de presse a notamment pour mission de conserver et développer la confiance du public dans sa marque.
Les informations qu’ils diffusent doivent être transparentes et vérifiées.
Libre à lui d’utiliser l’IA pour écrire ses contenus ou CP, mais s’il n’est pas en capacité de détecter les erreurs, infox … qu’elle est susceptible de créer, cette confiance risque d’être rapidement perdue.
Les fake news ne sont pas nouvelles, en 1987 Jean-Noël Kapferer publiait « Rumeur » qui relatait ces infox : des vers de terre retrouvés dans des hamburgers, de la colle dans des timbres tatouages pour enfants … La difficulté est qu’aujourd’hui le nombre de sources susceptibles de les diffuser a explosé et s’est diversifié. Médias – on se souvient de la très sérieuse AFP qui annonçait la mort de Martin Bouygues, Influenceurs - plus de 60 % des influenceurs ne vérifient pas leurs sources selon l’UNESCO… - et pour finir réseaux sociaux qui sont une terrible caisse de résonance avec la capacité de diffuser très rapidement tout et n’importe quoi dans le monde entier… Alors il est préférable de s’armer face à ce tsunami.
Formez-vous aux enjeux de la désinformation
Une formation d'1h30 proposée par Cision, co-réalisée avec le journaliste Thomas Huchon
La désinformation n'a pas de limite, elle n'est pas qu'une affaire politique, ni uniquement un enjeu d'éducation de nos enfants mais met en cause chacun, que ce soit en tant que citoyen, parent, professionnel, marque ou entreprise. Dans un monde où le faux submerge nos écrans et parait de plus en plus vrai, il faut être conscient que nous pouvons TOUS être trompés et manipulés.
Vous souhaitez poursuivre l'aventure Com'On Leaders ?
Retrouvez la chaîne Spotify : Com’On Leaders | Podcast on Spotify
Instagram : https://www.instagram.com/comonleaders/