Pour la 5e année consécutive, Cision et l’Université Anglaise Canterbury Christ Church ont étudié le comportement des journalistes vis-à-vis des medias sociaux. Cette étude a été menée auprès de 2012 journalistes interrogés entre mars et juin 2016, dans 7 pays à travers le Monde : US (300 réponses), UK (418 réponses), France (290 réponses), Allemagne (360 réponses), Canada (246 réponses), Suède (146 réponses), et Finlande (254 réponses).

 

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Voici les 5 principaux résultats de l’étude:

 

Résultat 1 – Une utilisation massive des réseaux sociaux pour toutes les nationalités

 

En 2016, quel que soit le pays étudié, les journalistes n’utilisant pas les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail sont très minoritaires et représentent moins de 10% de la population interrogée (schéma 1).

 

Nous constatons qu’avec 91% des journalistes utilisant les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail, les journalistes français sont néanmoins les moins consommateurs de réseaux sociaux comparé aux autres pays de l’étude.

Les réseaux sociaux font aujourd’hui partie intégrante du métier de journaliste, en Europe, comme Outre-Atlantique.


 

En allant plus loin dans l’analyse, on se rend compte que les journalistes allemands et canadiens sont les plus gourmands en réseaux sociaux avec respectivement 30% et 31% à y passer plus de 2 heures par jour (Schéma 2).

A l’inverse, ce sont là encore les journalistes français les moins connectés avec seulement 22% d’entre eux les utilisant plus de 2 heures par jour, les journalistes des autres pays se situant entre 24% et 26%. Confirmant ces réticences, la France compte également le plus gros taux de journalistes (26%) n’utilisant pas les réseaux sociaux de façon quotidienne.

Cette différence de taux d’adoption n’est pas forcément corrélée à une mauvaise maîtrise des réseaux sociaux, les journalistes français se situant dans la moyenne quand on les interroge sur leurs compétences en la matière (Schémas 3 et 4).



 

On réalise d’après ce sondage que ce sont les pays nordiques du panel qui semblent être les moins à l’aise avec ces nouvelles technologies avec 29% pour la Finlande et 22% pour la Suède avouant avoir un bas niveau voire être incompétents sur les réseaux sociaux.

Les journalistes les plus compétents sur les réseaux sociaux semblent être les journalistes nord-américains et canadiens, avec respectivement 51% et 52% déclarant bien voire très bien les maîtriser, et seulement 9% et 7% déclarant ne pas bien les maîtriser. Les pays Outre Atlantique sont suivis de près par le Royaume-Uni, dans lequel les journalistes sont 48% à bien maîtriser les réseaux sociaux et seulement 11% à ne pas bien les maîtriser.

A retenir

  • Une utilisation massive et globale des réseaux sociaux par tous les journalistes avec au moins 91% les utilisant dans le cadre de leur travail.
  • Les journalistes allemands et canadiens sont les + connectés, les journalistes français sont les moins connectés.
  • US, Canada et UK sont les pays où les journalistes maîtrisent le mieux les codes des réseaux sociaux là où on observe un décrochage dans les pays nordiques.

 

Résultat 2 – Engagement de l’audience, promotion du contenu et veille : les 3 avantages des réseaux sociaux pour les journalistes

 

Si les journalistes trouvent un avantage aux réseaux sociaux, c’est avant tout la proximité et interaction avec leur audience. Excepté les Suédois à 57%, ils sont d’accord avec l’affirmation « grâce aux réseaux sociaux, j’engage plus mon audience » à près de 70% (Schéma 5). Les Etats-Unis et le Canada sont les plus en accord avec cette affirmation avec respectivement 78% et 86%.


 

Confirmant leur forte implication sur les réseaux sociaux, on retrouve le duo Outre-Atlantique en tête que ce soit pour poster du contenu, relayer, lire, surveiller, répondre aux commentaires ou rentrer en relation avec de nouvelles personnes (Schéma 6). Ils sont suivis de près par les journalistes du Royaume-Uni et les journalistes d’Allemagne.

A contrario, on observe un fort décrochage des journalistes nordiques, qui sont moins de 30% à poster du contenu, relayer des post existants ou encore à répondre aux commentaires sur leurs propres contenus.

Quelle qu’en soit l’utilisation, les journalistes français restent modérés et proches de la moyenne d’utilisation mondiale.


 

Les journalistes ont pleinement investi les medias 2.0, avec une utilisation de plateformes variées (schéma 7). Selon cette étude, la majorité des journalistes dans le monde utilise au moins trois plateformes sociales différentes, excepté les journalistes français…


 

En effet, seulement 41% des journalistes français utilisent au moins trois réseaux sociaux. La Suède mise à part, la majorité des journalistes se servent aussi des réseaux sociaux afin de se « sourcer » en information, jusqu’à 67% pour la Finlande utilisant plus de 3 médias sociaux à cette fin.

 

A retenir

  • Principal avantage des réseaux sociaux, à plus de 70% : l’engagement et la proximité avec l’audience. Ils intéragissent, lisent, se connectent et répondent aux commentaires.
  • Excepté en France, majoritaires sont les journalistes utilisant au moins 3 réseaux sociaux différents pour publier/promouvoir leurs contenus
  • Suèdois mis à part, les journalistes utilisent multitude de réseaux sociaux pour rechercher des informations.

 

Résultat 3 – Journalistes et réseaux sociaux : entre dépendance et méfiance

 

Si les journalistes ont massivement investi les réseaux sociaux, il n’en demeure pas moins une certaine méfiance envers ces derniers. Minoritaires sont les journalistes qui affirment que « les médias sociaux ont eu un impact positif sur le journalisme » excepté en Suède (52%) et de justesse au Royaume-Uni (50%). La France est la plus suspicieuse, avec seulement 31% des journalistes accordant un impact positif des réseaux sociaux sur leur métier.

Quel que soit le pays, la majorité des journalistes déclarent que « les médias sociaux dégradent les valeurs du journalisme traditionnel ». Ce sentiment, ressenti par environ la moitié des journalistes américains, britanniques ou allemands, est encore bien plus développé chez les français (62%) ou les suédois (67%).


 

Pourtant, dans tous les pays de l’étude et malgré leurs réticences, plus de 40% des journalistes Monde déclarent qu’ils ne pourraient plus se passer des réseaux sociaux pour exercer leur métier (Schéma 9).


 

On peut noter de manière assez surprenante, que les journalistes français, pourtant les plus sceptiques à l’égard des médias sociaux, sont les plus nombreux à déclarer leur dépendance 2.0 (54%). A l’inverse, les britanniques (41%) et les allemands (42%) qui en ont un ressenti plutôt positif sont les moins nombreux à répondre oui à cette affirmation.

 

A retenir :

  • Les réseaux sociaux font pleinement partie des outils du métier de journaliste. Plus de 40% des journalistes toutes nationalités confondues y sont même dépendants.
  • La majorité des journalistes interrogés ne considèrent pas que les réseaux sociaux aient eu un impact positif sur leur métier, ils considèrent même qu’ils en dégradent certaines valeurs…

 

 

Résultat 4 – Réseaux sociaux : un impact fort sur le métier de journaliste

 

Les medias traditionnels ont été fortement impactés par la montée en puissance des médias sociaux et les journalistes ont dû très vite s’adapter, dans un monde où l’information est gratuite et en temps réel.

Il n’est alors pas étonnant de voir que la majorité des journalistes de chaque pays affirme « les réseaux sociaux ont fondamentalement changé mon métier de journaliste » (Schéma 10).

Les journalistes canadiens sont les plus unanimes sur la question à 76%, là où l’Allemagne et la Suède restent plus partagées avec respectivement 53% et 52% des journalistes en accord avec cette affirmation. Près des 2/3 des journalistes en France, US et UK trouvent que les réseaux sociaux ont profondément changé leur métier.


 

L’accélération du rythme de travail des journalistes a un impact certain sur leur travail et environ les ¾ d’entre eux déclarent que « les médias sociaux les encouragent à se concentrer sur la rapidité au détriment de l’analyse » (Schéma 10)


 

Là encore, les journalistes français et suédois sont les plus durs à l’égard des réseaux sociaux, les tenants pour responsables de ce travers à respectivement 89% et 82%.

Autre impact des réseaux sociaux dans le quotidien du journaliste : près de la moitié se servent des statistiques des réseaux sociaux afin d’orienter leur création de contenus. Les français sont étonnamment les premiers à ce jeu (59%) alors que les finlandais arrivent derniers (43%).

 

A retenir

  • Les journalistes sont majoritairement d’accord pour dire que les réseaux sociaux ont profondément changé leur métier
  • Ils s’accordent à dire que médias sociaux et le traitement de l’information en temps réel les poussent à se concentrer sur la rapidité au détriment de l’analyse
  • Dans chaque pays, la moitié des journalistes sont très attentifs à leur audience et surveillent de près les statistiques réseaux sociaux afin d’orienter leur création de contenus et s’assurer plus de succès.

 

 

Résultat 5 – Les réseaux sociaux n’ont pas changé les relations avec les professionnels des RP

 

Les réseaux sociaux n’ont pas tout bouleversé dans le paysage médiatique. Il semblerait que les relations entre journalistes et professionnels des RP n’aient pas beaucoup évolué, concernant en tout cas leurs méthodes de prise de contact (Schéma 12).


 

L’email est le moyen de communication le plus utilisé entre professionnels des RP et les journalistes, atteignant près de 80% dans tous les pays étudiés. Il est suivi du téléphone (41%) et très loin derrière, des réseaux sociaux (13%).

Finalement, l’essor des réseaux sociaux n’a pas beaucoup fait évoluer les pratiques des professionnels des RP envers les journalistes et à raison ! En effet, les journalistes semblent satisfaits des méthodes utilisées puisque leurs méthodes préférées ne s’en éloignent que très peu (Schéma 13).

Les journalistes souhaiteraient toutefois un peu plus d’interactions sur les réseaux sociaux ou en face à face, et bien moins de sollicitations téléphoniques.


 

Enfin, une minorité de journalistes considèrent être moins dépendants des attachés de presse depuis les réseaux sociaux, particulièrement en Allemagne (18%) et en Suède (13%) où cette profession semble avoir conservé toute son influence (Schéma 14).


 

A retenir

  • Peu d’évolution dans les pratiques entre professionnels des RP et Journalistes
  • En 2016, l’email est la méthode préférée des journalistes et aussi la plus utilisée, suivie du téléphone, loin devant les réseaux sociaux
  • Pourtant les journalistes aimeraient être plus souvent contactés sur les réseaux sociaux et bien moins par téléphone

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